Pourquoi choisir?

“Chercher le plaisir et éviter la douleur voilà l’ambition et l’aspiration des êtres vivants dont les choix sont influencés par rapport à ces deux sensations.” Si, d’un point de vue scientifique, cet article paru en janvier sur Science & Avenir nous en apprend beaucoup sur le cerveau, d’un point de vue érotique, il confirme que les humains ne sont pas des souris de laboratoire.

Selon cette étude, il semblerait que la frontière entre ces deux sensations soit si fine qu’il est parfois difficile de vraiment les différencier. Comme c’est vrai! Tout se jouerait dans la région du cerveau appelée Pallidum Ventral. Et pour mieux l’identifier, on a laissé à des souris le choix entre de l’eau – récompense – et une grosse bouffée d’air sur leur petite tête – punition. Il parait que les petites bêtes finissaient par évaluer le risque d’être punies avant de se précipiter sur leur gamelle d’eau.

Or qu’en est-il des humains? Dans beaucoup de domaines, nous agissons comme de vulgaires petits rongeurs, bien sûr. Mais pour ce qui est du sexe… Combien de fois ne nous sommes nous pas précipités vers la punition parce que, justement! celle-ci était source de plaisir? N’est-il pas exquis, cet instant où l’on ne sait plus trop si on a mal, oui si on jouit? Parfois, les deux se font en même temps, et j’en ai des frissons rien que d’y penser!

Il parait aussi que “dans des situations plus complexes, où les animaux avaient la possibilité d’être à la fois punis et récompensés, les deux ensembles de neurones réagissaient.” C’est vrai: lorsque nous pouvons avoir les deux, souvent nous devenons nous aussi de vrais animaux, neurones en ébullition et réflexion au point mort. Les situations (et positions!) où nous flottons ainsi entre les deux, jusqu’à en oublier ce que nous désirons, ces instants-là font souvent partie de nos meilleurs ébats.

Alors quand je lis qu’on peut “déplacer artificiellement l’équilibre de l’activité dans le pallidum ventral en manipulant une classe de neurones ou l’autre” pour modifier le comportement des animaux que nous sommes aussi, sincèrement, je frémis. Que personne ne s’aventure jamais à toucher à mon pallidum! Cela me priverait d’un choix que je n’ai surtout pas envie de faire…

Bonne semaine à vous! Et n’oubliez pas: faites l’amour, pas la gueule